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Dans le nord de la France, une usine historique spécialisée dans la confection d’uniformes made in France ferme définitivement ses portes. Pendant des années, elle a habillé des agents de la SNCF, de la RATP et même l’armée française. Mais aujourd’hui, faute de contrats, la production est arrêtée. Un drame pour les employés, mais aussi pour le savoir-faire français.
Cette fermeture pose une question brûlante : le made in France est-il encore viable face à la concurrence étrangère ?
Marck & Balsan : pourquoi cette usine ferme-t-elle ?
Depuis des années, l’usine Marck & Balsan fabriquait des uniformes pour l’armée française, les forces de l’ordre et d’autres grandes entreprises publiques. Son savoir-faire était reconnu, et son travail était un symbole du made in France. Mais aujourd’hui, cette usine de Calais ferme définitivement ses portes.
La raison principale de cette fermeture est la perte d’un contrat important avec l’armée française. Ce contrat représentait presque toute la production de l’usine. Malheureusement, lors d’un nouvel appel d’offres, c’est un concurrent qui l’a remporté. Sans cette commande, Marck & Balsan n’a plus assez de travail pour continuer à faire tourner l’usine.
Ce changement a été un véritable choc pour les employés. Beaucoup travaillaient ici depuis des années et n’avaient jamais imaginé une telle situation. Aujourd’hui, ils se retrouvent sans emploi, et l’avenir s’annonce incertain pour eux. Cette fermeture est aussi une mauvaise nouvelle pour la région, qui perd une entreprise historique.
Made in France : une externalisation qui inquiète
L’armée française continue d’acheter des uniformes, mais la production sera désormais assurée par une autre entreprise, le groupe Paul Boyé. Ce groupe possède une usine en France, mais il a aussi des sites de production à l’étranger. Une partie des uniformes sera donc fabriquée à Madagascar, où les coûts de production sont beaucoup plus bas.
Officiellement, seuls 10 % de la valeur ajoutée seront réalisés à Madagascar, tandis que le reste du travail se fera en France. Mais cette décision fait polémique. Beaucoup craignent que, peu à peu, de plus en plus de production soit délocalisée, au détriment des emplois français.
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Les dirigeants du groupe Paul Boyé expliquent que la concurrence est rude et que fabriquer uniquement en France coûte trop cher. Ils assurent qu’ils n’ont pas le choix s’ils veulent répondre aux exigences budgétaires de l’État. Pourtant, cette décision pose une question importante : le made in France peut-il encore survivre face à la mondialisation ?
Un manque de soutien de l’État ?
Face à la fermeture de l’usine Marck & Balsan, de nombreuses voix se sont élevées pour demander une intervention de l’État. La mairie de Calais, notamment, a tenté d’alerter le gouvernement sur la situation. Mais malgré ces appels à l’aide, aucune solution n’a été trouvée pour sauver l’entreprise.
Marck & Balsan a cherché un repreneur, notamment dans le secteur du luxe, mais sans succès. L’État aurait pu soutenir l’entreprise, soit en lui attribuant d’autres contrats, soit en l’aidant financièrement. Mais cela n’a pas été fait. Certains dénoncent un abandon des industries françaises et un choix assumé de produire à moindre coût, quitte à sacrifier des emplois en France.
Pour les salariés, cette fermeture est un véritable drame. Beaucoup travaillaient dans cette usine depuis des décennies et n’ont aucune autre qualification. Seulement quelques postes de couturières ont été proposés pour leur reclassement, bien loin du nombre d’emplois perdus. Aujourd’hui, ces anciens employés doivent se battre pour retrouver du travail dans une région où les opportunités sont rares.