Guide pratique pour accéder à l’IVG en France
Connaissez vos droits pour les faire valoir
Les méthodes et les délais légaux : il existe deux méthodes. La méthode médicamenteuse, qui peut-être réalisée jusqu’à 5 semaines de grossesse (donc 7 semaines d’aménorrhée – ou absence de règles-) sans hospitalisation, et jusqu’à 7 semaines de grossesse (soit 9 SA) avec quelques heures d’hospitalisation pour surveiller que tout se déroule correctement.
Et la méthode chirurgicale (ou aspiration), réalisée sous anesthésie locale ou générale jusqu’à 12 semaines de grossesse soit 14SA.
Le remboursement : depuis le 1er avril 2016 (oui, seulement), la totalité du parcours IVG est pris en charge à 100%. Donc cela prend en compte les échographies, prises de sang et consultations nécessaires au bon déroulement de l’IVG.
Le délai de réflexion d’une semaine : auparavant imposé à toutes les personnes souhaitant avoir accès à un IVG, il a été supprimé totalement en début d’année.
En pratique : commencer le parcours de prise en charge
Voici les étapes nécessaires pour avorter :
Il vous faut prendre un premier rendez-vous, chez un·e sage-femme, un·e médecin généraliste ou un·e gynécologue. Cellui-ci vous prescrira différentes analyses et / ou une échographie de datation. Également, iel devra vous proposer un entretien psycho-social, facultatif si vous êtes majeur·e mais obligatoire si vous êtes mineur·e. S’iel ne pratique pas l’IVG, iel devra vous donner une liste des praticien·ne·s qui l’effectuent, ainsi qu’une attestation de consultation médicale.
Une fois les analyses faites, il vous faudra une seconde consultation, durant laquelle vous remettrez l’attestation reçue lors de la première, vous rédigerez une attestation de consentement, et choisirez le lieu et la méthode qui vous conviendra le mieux.
Ensuite, selon le choix de la méthode, le parcours se scinde en 2 :
- IVG médicamenteuse : deux consultations espacées de 36 à 48h maximum. Une première pour la prise du médicament servant à interrompre la grossesse, une seconde pour provoquer l’avortement – l’expulsion de l’oeuf. Dans les 72h après la prise du second médicament l’oeuf est expulsé. Vous pouvez saigner pendant une dizaine de jours ensuite. Lors de cette dernière consultation concernant l’acte, læ médecin devra vous prescrire une contraception.
- IVG chirurgicale : après un premier rendez-vous avec un·e anesthésiste, vous aurez enfin rendez-vous pour l’intervention. Une petite hospitalisation de quelques heures est nécessaire, même si l’intervention en elle-même ne dure qu’une dizaine de minutes. On pourra vous recommander de ne pas rester seul.e la nuit suivante, cela dépendra de l’hôpital.
Enfin, pour les 2 méthodes, une visite de contrôle devra avoir lieu dans les 14 à 21 jours suivant l’intervention, afin de vérifier qu’il n’y a aucune complication et que la grossesse est bien arrêtée et l’œuf expulsé. Si, comme ça arrive rarement, tout n’est pas parti lors de l’avortement, ce qu’on appelle un curetage pourra être nécessaire.
Et avant de vous quitter, nous partageons ici deux infographies du site gouvernemental pour comprendre les étapes du parcours IVG et pour vous aider à faire le choix de la méthode selon vos besoins.
Le site gouvernemental
Attention aux faux sites de renseignements sur l’IVG qui sont en fait des sites anti-avortements déguisés. Seul ce site est fiable.
En fait, le délai de réflexion de 7 jours a bien été supprimé aussi pour les mineures. Il reste un délai minimum de 48h entre l’entretien psycho-social et la réalisation de l’IVG, mais les autres consultations peuvent déjà avoir eu lieu (par exemple on peut avoir déjà vu le consultant de l’IVG et l’anesthésiste, puis avoir l’entretien psycho-social, puis avoir son IVG chirurgicale programmée 48h après ce dernier entretien). Donc dès la première consultation, vous pouvez aller prendre contact avec le praticien / centre qui va réaliser l’IVG sans attendre.
Bonjour Caro,
Oulah, effectivement c’est une erreur qui s’est glissée ! Je corrige ça de suite.
Merci pour votre vigilance.
Je rajoute juste ma petite expérience: le planning familial a vraiment été très bien quand on a eu à gérer un avortement. Je sais qu’ils ne se valent pas tous ( coté psychologie j’entends) en revanche ils sont hyper rodés concernant cet acte médical: ils savent très bien vous orienter, ils ont les adresses pour poursuivre le suivi d’ivg, bref nous ils nous ont sauvé la vie sachant que mon amie était vraiment très très short niveau date limite.
Bonjour! J’ai une amie qui a pratiqué la méthode médicamenteuse à 11 semaines de grossesse et je lis ici que le délai est de 7 semaines avec hospitalisation. Je suis perdue…
Je me suis renseignée et j’ai lu que ça se fait beaucoup dans ma région (Alsace). Vous pensez que c’est quelque chose de normal? N’est-ce pas plus dangereux?
Sans être formellement contre-indiquée, la méthode médicamenteuse n’est effectivement pas recommandée après 7 semaines de grossesse, en raison d’un taux d’échec qui augmente avec le terme, de douleurs plus importantes, sans compter la violence potentielle pour la personne concernée (parce qu’au-delà de ce terme, on visualise généralement très nettement l’embryon). Les recommandations précisent qu’au-delà de 7 semaines, si une raison médicale le justifie, ou sur demande marquée de la part de la personne concernée, la méthode médicamenteuse peut être envisagée, mais que l’accès à une gestion de la douleur, y compris analgésie péridurale si besoin, doit être garanti.
Malheureusement, malgré ces recommandations, certains établissements imposent cette méthode à tout terme, dépassant parfois le 80 voire 90% d’IVG médicamenteuses (et jamais avec une péridurale, bien sûr). Parce que ça mobilise moins de personnel (pas de bloc opératoire, pas d’anesthésiste), et aussi, il n’y a pas à se leurrer vu les discours qui vont avec, « pour qu’elles le sentent passer ». Il s’agit très clairement de maltraitance médicale, doublée d’une misogynie crasse. Sur ces pratiques, le Pr Nisand, à Strasbourg, est un des chefs de file ; cet article en parle bien : http://www.acontrario.fr/2013/12/19/culture-traumatisme-ivg-enjeu-social-politique/
Il n’y a par contre pas plus de risque à long terme, ni pour la santé ni pour la fertilité, donc tu peux au moins rassurer ton amie sur ce versant-là, en espérant que dans son cas ça n’a pas été trop violent à vivre
bonjour, est ce vraiment obligtaoire de prendre mifogyne ?? car moi ça me provoque hemorragie alors j’ai pas envie de le prendre avant l’intervention chirurgicale